Sur les premiers temps du blues et du jazz
Robert Johnson et Louis Armstrong
Annye C. Anderson fait partie de la deuxième génération de la fin de l’esclavage. Elle sait raconter son enfance qu’elle a passé aux côtés de Robert Johnson, le musicien qui en l’espace d’enregistrements réalisés en 1936-1937, peu avant sa mort – il n’avait pas 30 ans – a révolutionné les mondes du blues en les unifiant. Il est une des grandes références encore aujourd’hui. Ses poèmes sont toujours chantés dont ce « Sweet Home Chicago » qui se retrouve dans le film « Blue Brothers » de John Landis. « Mon frère Robert Johnson », le titre du livre, est un témoignage de la vie des Noirs dans ce sud raciste des États-Unis. Le chapitre « La vie posthume de Robert Johnson » est une charge contre les « escrocs » qui se sont appropriés son œuvre. Un témoignage intéressant au-delà même de Johnson.
Louis Armstrong – né le 4 août 1901 – raconte ses souvenirs dans « Satchmo, ma vie à la Nouvelle Orléans », un peu embellis bien sur. L’intérêt, c’est son hommage à tous ces musiciens – peu de femmes – de la ville qui n’ont jamais connu la notoriété et qui ont influencé beaucoup de jazzmen de sa génération. Il rend hommage à Sidney Bechet qui n’avait pas de mots trop durs contre lui…
« Mon frère Robert Johnson, dans l’intimité de la légende du blues », Annnye C. Anderson, traduit par Nicolas Guichard, Rivages/Rouge ; « Satchmo, ma vie à la Nouvelle Orléans », Louis Armstrong, traduit par Thierry Beauchamp, Les éditions du sonneur.