Berlin, détruite et occupée
« Derniers jours à Berlin » repose sur des documents, des récits qui racontent la vie quotidienne à Berlin des 12 jours qui précèdent la capitulation des enfants soldats engagés dans les troupes nazies et les jours qui suivent sous la domination des troupes soviétiques. Les exactions ne cessent pas avant et après. Harald Gilbers fait agir ses personnages dont l’ex commissaire juif Oppenheimer et sa femme Lisa dans ce monde étrange de la ville détruite en butte à tous les trafics et livrée à tous les espions, le NKVD comme les services secrets américains, l’O.S.S. ancêtre de la CIA. L’intrigue est vraisemblable : les débuts de la course aux armements. Staline comme Truman veulent s’approprier les installations allemandes comme les savants atomistes pour construire la bombe atomique. Les déserteurs russes violent et tuent, l’espion américain est prêt à payer pour récupérer une valise qui transporte des déchets radioactifs sans considérations morales, seul le colonel soviétique croit encore à la sainte Russie stalinienne qui en fait un personnage à part et humain, avec ses faiblesses.
L’ex commissaire mènera l’enquête en compagnie de truands signe de ces temps étranges que l’auteur nous fait visiter. Un vrai polar avec ce qu’il faut de vengeance personnelle et un documentaire sur Berlin avant le partage entre les puissances pas vraiment alliées. Un tour de force.
Nicolas Béniès.
« Derniers jours à Berlin », Harald Gilbers, 10/18