Un nom ou un acronyme ? Une musique ou des morceaux à ramasser ?
Un groupe qui s’appelle « JASS » est, forcément, nourri d’Histoire et d’histoires du jazz. L’année qui vient – 2017 – fêtera le 100e anniversaire du premier disque de jazz, plus exactement de « Jass ». En mars 1917 paraissait sous l’étiquette RCA-Victor le premier 78 tours de l’ODJB, pour Original Dixieland Jass Band. Les deux « s » remplaçait les deux « z » pour ne pas choquer le bien pensant. Comme le disait Eubie Blake, compositeur au début du 20e siècle, « je ne prononce jamais le mot « Jazz » devant une dame ».
Le groupe composé de John Hollenbeck (surtout percussionniste ici et batteur), de Alban Darche au saxophone ténor, de Samuel Blaser au trombone et de Sébastien Boisseau à la contrebasse forme, si l’on s’en tient aux prénoms et dans cet ordre, l’acronyme JASS. Une belle référence ! C’est leur deuxième album que ce « Mix of Sun and Clouds », mélange de soleil et de nuages, un peu là aussi une définition de notre monde, les nuages supportant magnifiquement le pluriel tandis que le soleil est bien seul.
Répondant à ce titre la musique est à la fois mélancolique et pleine de possibilités. Les a priori doivent être laissés de côté. La percussion de Hollenbeck dialogue avec les instruments à vent, saxophone et trombone peuvent indiquer le tempo et le conserver jusqu’à un certain point où tout se renverse. L’influence de la musique contemporaine _ musique mécanique, minimalisme – est évidente mais une écoute plus attentive révèle que ces musiciens ont des références. Cette mémoire leur sert pour construire d’autres sons, d’autres rythmes.
A découvrir pour se rendre compte que chaque participant à quelque chose à dire de spécifique tout en sachant écouter les autres. Une sorte de fusion de l’individuel et du collectif. Une musique vivante.
Nicolas Béniès.
« Mix of Sun and Clouds », JASS, Yolk Music/L’autre distribution.