Bonjour,
L’année avance – curieuse expression n’est-il pas ? Comme si ce concept s’intégrait dans une réalité étrange, comme si la reprise allait se manifester juste parce que le temps s’écoule non pas d’une fontaine mais d’une montre, cette invention qui permet de compter le « temps qui passe » et « l’année qui avance »… – et nous arrivons à la 10e qui, cette année 2015, ne sera pas la dernière. Nous vivrons une 11e le dernier mercredi d’avril, soit le 29 si je ne me suis pas trompé dans des calculs de temps… Entretemps, je vous donnerai rendez-vous pour une présentation – toujours au Café Mancel – en musique du prochain festival de jazz de Coutances, Jazz Sous Les Pommiers. Nous en reparlerons…
Pour l’heure, quelques mots et de musique pour préparer ce prochain séminaire, le 25 mars, à 18h au Café Mancel.
Je n’ai pas eu le temps de vous faire entendre « Sonny Clark », cet oubli (grave) sera réparé.
Avant je voulais vous faire découvrir un tromboniste, né en 1927 du côté des mines de charbon aux alentours de Pittsburgh – son père était mineur et musicien autodidacte, trompettiste -, Tommy Turk. Son frère Rob héritera du métier de trompettiste…
Tommy Turk a passé presque toute sa vie à Pittsburgh. A 53 ans, en plein mois d’août – le 4 -, dans une taverne à Las Vegas où il prenait un verre, un gamin de 15 ans l’a tué parce qu’il ne sortait pas son portefeuille assez vite… C’est du moins l’histoire que raconte un journal de Pittsburgh relatant sa mort. Il avait pourtant bien commencé en jouant avec Charlie Parker, en participant au JATP et en enregistrant, sous la supervision de Norman Granz, pour son premier label Norgran, deux 79t, les seules, en studio, sous son nom. Dans les anthologies, il n’existe pas vraiment. Il a pourtant accompagné Billie Holiday. Il s’est longtemps cantonné à la scène locale de Pittsburgh et a, sans doute, eu une influence sur les jeunes musiciens de ces temps (un drôle de pluriel je sais bien mais comment dire autrement que les générations se sont succédées ?).
Ces 78 tours ont été réédités en CD. Tommy Turk se trouve en tête d’une succession de deux autres groupes enregistrés à cette même époque fin 1949, début 50, l’un dirigé par la saxophoniste alto Sonny Criss et l’autre par le clarinettiste sopraniste Bob Wilber, le seul élève de Sidney Bechet et le tout a pris comme titre « An Evening Of Jazz »
Deux extraits de ces deux 78 tours de Tommy Turk avec son orchestre composé de son patron de l’époque le saxophoniste ténor (ts pour l’abréviation) Flip Phillips – Tommy est le tromboniste de son orchestre -, Frank Rosolino est le deuxième tb, pas encore le virtuose qui fait dresser les cheveux sur la tête, Leonard Hawkins – peut être un pseudo ? – à la tp, Cecil Payne (bs), Mickey Crane (p), Ray Brown, lui aussi de Pittsburgh, à la contrebasse et « Buddy » Rich, de nul part et de partout, à la batterie
The beat tout d’abord puis Two by four. Nous sommes le 1er décembre 1949, avant la musique, la pochette du disque de David Stone-Martin (qui sait construire une évocation de la musique)
Je vous ai dit que j’avais oublié « Sonny » Clark, pianiste (p pour l’abréviation), le dernier mercredi, donc je me rattrape. Je vous l’avais déjà fait écouter – si vos souvenirs sont bons – mais pas en trio, seulement en grande compagnie.
Là j’ai choisi de vous le faire entendre dans un enregistrement de 1956, le 4 mars exactement, effectué sous la direction du grand saxophoniste baryton (bs) Serge Chaloff (de Boston, que nous avions entendu lors de la visite de cette ville) et de Leroy Vinnegar à la contrebasse, « Philly Joe » Jones à la batterie. Un thème composé par Chaloff,
Susie’s blues
Je vous avais dit la dernière fois – en date, le 11 mars donc – que je vous ferai écouter deux frères qui ont marqué le Pittsburgh et le jazz, les Turrentine’s brothers, Tommy(tp) et Stanley (ts). Ils avaient aussi participé aux groupes de Max Roach dans cette fin des années 50 et début des années 60 venant à Paris. Un album en témoigne réalisé en studio et un autre, un peu pirate (?) live.
Mais j’ai plutôt choisi de vous les faire écouter dans leurs enregistrements Blue Note, souvent sous la direction du frère cadet, le saxophoniste, Stanley. On a déjà croisé Tommy précédemment… (Il vous falloir réviser…)
Commençons ce petit périple le 20 janvier 1961, chez Rudy Van Gelder, l’ingénieur du son des albums Blue Note. Alfred Lion est le producteur, Franck Wolff le photographe
Tommy et Stanley sont en compagnie de Horace Parlan (p), George Tucker à la contrebasse et Al Harewood à la batterie pour
« Thomasville », une composition de Tommy, extrait de l’album Blue Note « Comin’ your way »
Un deuxième extrait d’un album « Jubilee Shout », le titre éponyme, réalisé le 18 octobre 1962, avec Tommy (tp), Stanley (ts), « Sonny » Clark (p) – évidemment – Kenny Burrell (g) – de Detroit – Butch Warren (b) et Al Harewood (dr)
Un dernier extrait, « Shirley » – un portrait de sa compagne, l’organiste Shirley Scott avec qui il joua et enregistra énormément – de « Mr Natural » du 4 septembre 1964. Lee Morgan (tp) – de Philly – Stanley (ts), McCoy Tyner (p) – Philly – Bob Cranshaw (b); ELVIN JONES (dr) et Ray Barretto (conga)
Au 25 pour retrouver tous ces musicien(ne)s…
A vous revoir.
Nicolas.
PS Petit rappel des abréviations utilisées
p pour piano
ts ténor saxo
as alto saxe
tp trompette
tb trombone
g guitare
b contrebasse ou basse
dr drummer, batteur