Un rêve de Coltrane.
Un album qui s’intitule « Trane Steps » laisse immédiatement un parfum fait de nostalgie, de force de ce génie jamais dépassé et d’inquiétude. Est-il possible d’évoquer Trane sans se renier, sans se fondre dans sa statue de commandeur, sans entrer dans son tombeau qu’il n’occupe pas tellement il apparaît vivant.
Claire Michael a tourné la difficulté. Avec son quartet – un compagnonnage de 10 ans -, Jean-Michel Vallet, piano et Fender Rhodes, Patrick Chartol, basse et contrebasse et Thierry Le Gall à la batterie, elle a choisi de rêver Coltrane plutôt que de l’invoquer. Elle mêle ses compositions à celle de Trane pour dessiner les contours flous d’une musique qui pourrait être celle de notre temps. Elle a su choisir les compositions. Non seulement « Giant Steps » qui marque, en 1959, la fin d’un temps du jazz mais aussi ce poignant « Lonnie’s lament » qui ouvre l’album. Elle joue du saxophone ténor, soprano et de la flûte pour redonner à cette musique tout son sens.
Un de ces albums qui restent dans nos cœurs.
Nicolas Béniès.
« Trane Steps », Claire Michael, Blue Touch distribué par (rue Stendhal)