Le vibraphone de Dany Doriz à des sauces différentes.
Deux albums de Dany Doriz, vibraphoniste en ligne directe hamptonienne (Lionel bien sur) et directeur du Caveau de la Huchette, un club sis 5, rue de la Huchette, qui fête ses 60 ans, viennent redonner une actualité à ce jazz qui se veut swinguant, populaire et dansant. Il a toute sa place dans nos cœurs et dans nos corps.
La rencontre avec le saxophoniste ténor Scott Hamilton promettait. Elle ne tien pas ses promesses, faute peut-être de répétitions. Ces deux musiciens possèdent beaucoup de choses en commun. Ils jouent dans le même style. Scott Hamilton avait surpris au début de sa carrière. Il se présentait comme un Ben Webster moderne. Il illustrait le « mainstream », une sorte de courant principal et ce en pleine vogue du free jazz. Jacques Réda, il m’en souvient, avait apprécié cet air frais.
Dans ce « Scott Hamilton plays with The Dany Doriz caveau de la Huchette orchestra » la magie n’opère pas. Pourtant, les musicien(ne)s réunis ici ne déméritent pas. Que ce soit Dany Doriz, Philippe Duchemin au piano, Patricia Lebeugle à la contrebasse ou Didier Dorise à la batterie sans que personne ne trouve vraiment sa place. Le batteur semble en décalage et Scott Hamilton donne l’impression de compter les points. Il reste une version de « Que reste-t-il de nos amours » qui fait irrésistiblement penser à celle de Guy Lafitte dans un album consacré à Trenet. Même l’apport de Ronald Baker à la trompette ou Marc Ducret à la guitare pour quelques titres n’arrivent pas à sauver l’ensemble.
Qu’on ne se méprenne pas, la musique est agréable mais il manque l’étincelle attendue d’une telle rencontre.
La réussite est au rendez-vous du « Dany Doriz Big Band ». Par on ne sait quel sortilège tous les musicien(ne)s – et ils sont tous là à l’exception de Philippe Duchemin et Marc Ducret « remplacés » respectivement par Patrice Galas qui double piano et orgue et par Manu Dibango, au saxophone, très à son aise – retrouvent leur place. Le batteur est en face et fait effectivement penser à Sam Woodyard pour mener à la baguette ce grand orchestre. Les thèmes viennent soit du grand orchestre, mais aussi du sextet, de Benny Goodman, soit du Bechet français, soit, évidemment, de Lionel Hampton ou encore Duke Ellington ou Count Basie et sont appropriés par l’ensemble. En prime, « Dany Blues Big Band » qui provient d’un enregistrement de 1966.
Une musique allègre, gai qui fera danser. Que demander de plus.
Nicolas Béniès.
« Scott Hamilton plays with the Dany Doriz caveau de la Huchette orchestra », « Dany Doriz Big Band featuring Manu Dibango and Ronald Baker », Dany Doriz, Frémeaux et associés.