Une manière de faire et souvent de bien faire…
Drôles d’oracles
Un groupe qui s’appelle « Les oracles du phono » ne peut que jouer un jazz que l’on dira d’hier si ces musiciens n’arrivaient pas – par un miracle qui ne doit rien au pape – à le rendre au présent. C’est leur musique. Ils s’y sentent à l’aise et ça s’entend. Ils ont décidé de reprendre quelques thèmes du jazz de ces années 1920-30 peu joués, peu sollicités. Il apparaît que c’était dommage. Le titre générique de cet album l’indique, « Cryin’ for the carolines » signé notamment par Harry Warren soit un des grands compositeurs de Broadway.
Leur redonner vie permet à Nicolas Fourgeux, saxophone alto, ténor et clarinette et ses compagnons – Jacques Sallent au cornet, Vincent libera au trombone, Jean-Pierre « Max » Carré au banjo, Mathieu Branconi au sousaphone et, en invité, Stan Laferrière à la batterie – de faire œuvre de mémoire en même temps qu’ils font la preuve de leur amour pour ces compositions. L’autre invité, indispensable pour faire surgir le plaisir en même temps que le rire pour imposer la distance et l’ironie nécessaire, Daniel Huck est toujours le scatteur fou et saxophoniste alto pour donner à ces airs d’hier un parfum d’aujourd’hui.
Une musique du plaisir par des musiciens qui en prennent autant qu’ils en donnent.
Nicolas Béniès.
« Cryin’ for the carolines », Les oracles du phono, Frémeaux et associés.