Version du jazz manouche
Evan Christopher a décidé un jour de mettre sa clarinette au service du jazz manouche pour lui donner une nouvelle jeunesse et éviter la répétition des motifs forgés par Django Reinhardt qui reste, malgré tout, la référence essentielle. Il faut rendre au créateur ce qui lui revient, d’autant que Django avait utilisé la clarinette dans le quintet qu’il avait créé pendant la guerre. Fapy Lafertin, guitare, avec qui le clarinettiste partage l’affiche de l’album intitulé en toute modestie « A Summit in Paris », sait se servir des leçons du maître pour créer des ambiances spécifiques. Un sommet qui réunit aussi Dave Kelbie, deuxième guitare, et Sébastien Girardot, contrebassiste, deux autres habitués de l’univers de Django.
Le quartet dessine l’environnement de Django en reprenant des classiques comme « Wild Man Blues », repris par Louis Armstrong à la fin des années 1920, qui ouvre l’album ou « Bechet’s Fantasy » que Sidney avait enregistré seul, s’enregistrant sur tous les instruments pour mêlées les compositions de Django, compositions personnelles et construire un album sans fausse note…d’ambiance. Une musique irrésistible dans sa manière d’agencer les instruments et les souvenirs pour dessiner le présent de cette musique.
Nicolas Béniès
« A Summit in Paris », Evan Christopher/Fapy Lafertin, Camille Productions/Socadisc