Un retard.
La parution du « Souffle de la révolte » est retardé. Les délis sont plus logns que prévus. Pour faire attendre je vous propose quelques spots, photos et musiques.
Reproductions de « Blind » Lemon Jefferson (coin gauche), de Charley Patton (en haut à droite), Bessie Smith (en bas à droite) et au milieu des reproductions de 78 tours dont « Saint Louis Blues » enregistré par Bessie Smith en 1925 avec Louis Armstrong comme accompagnateur. C’est elle qui, à l’époque, est la plus connue. Louis est en train de faire ses premières armes à New York dans l’orchestre de Fletcher Henderson. Sur les instances de la pianiste du King Oliver Creole Jazz Band, Lil Hardin, il quitte l’orchestre à regret. Lil deviendra la deuxième Madame Armstrong et restera liée à Satchmo au-delà de son divorce. Elle restera à Chicago. Comme pianiste, arrangeure et vocaliste, elle aura une très grande influence. (Comme d’habitude, il faut cliquer sur la photo pour la voir en entier)
Saint Louis Blues, Bessie Smith avec Louis, 1925, Porter Granger est à l’harmonium.
Il faut souligner, une fois encore, que ces enregistrements sont uniquement destinés au public Noir sous le nom de « Race Series ». Ils ne sont pas diffusés. En France particulièrement ils ne sont jamais cités parce qu’inconnus.
Une photo publicitaire de Bix Beiderbecke dont l’influence a été longtemps sous estimée. Pourtant Miles Davis comme Chet Baker ont reconnu que ce style leur avait ouvert d’autres portes.
Bix s’est aussi reconnu dans les compositions de Maurice Ravel dont témoigne son « In the Mist », dans le brouillard, une sorte de définition de son monde un peu brouillé par le Moonshine, le mauvais alcool de contrebande qui le fera mourir à 28 ans. Il jouera « In A Mist » au piano et non pas au cornet. Il est l’un des premiers à construire un solo de manière à raconter une histoire et non pas à associer des morceaux de phrases entendues ici ou là comme le faisaient la plupart des jazzmen de son temps.
« In A Mist » (titré parfois « Bixology »)
Cette photo parue dans le livre, recueil de souvenirs revus et non corrigés, « Jazzmen » est reprise dans tous les livres sur le jazz des origines. C’est tout ce qui reste de « Buddy » Bolden et de son groupe. Les noms sont indiqués en légende. Cette photo a été reproduite « l’envers » dans le livre précité. Du coup, elle a fait l’objet d’intenses spéculations dénuées de tout fondement mais favorisant la légende. C’est l’essentiel. Donald Marquis, dans le livre déjà cité dans un autre article, « Buddy Bolden, le premier musicien de jazz » (Denoël pour la traduction française), revient sur cette photo. Il en propose une seconde
avec les signatures de ces musiciens pour donner de la chair à cette photo historique. Il n’existe malheureusement pas d’autres études du même genre pour les autres villes américaines. Il devient évident que le jazz, comme le blues ou le gospel n’est pas né uniquement à la Nouvelle-Orléans.
Trois évocations de Buddy Bolden
Celle de Jelly Roll Morton en 1939, avec Sidney Bechet
Celle de « Baby » Dodds, batteur, en 1946 avec Albert Nicholas à la clarinette.
Et… Nina Simone
Nicolas Béniès
(à suivre)