Le coin du polar.

Un monde barbare

Un monde à feu et à sang
2 mai 2014, Odessa, une opération commando, un dérapage ? Des morts, entre quarante et plus de deux cents… Que s’est-il passé ? Qui a commandité des assassinats ? Ces questions restent, pour l’instant sans réponse. Ces faits réels servent de décors à cette enquête étrange d’un jeune journaliste Web au journal belge « Le Soir ». Fred, au passé douloureux qu’il cherche à transcender, reçoit un coup de téléphone…d’un mort. Sa volonté de savoir le conduira à Odessa pour offrir une solution à l’énigme… et résoudre ses problèmes…
Malgré une écriture un peu relâchée et une résolution pas assez travaillée, « Zanzara » – moustique en italien – se lit d’une traite.

La France, après les présidentielles et des législatives qui voient le « Bloc National » à la tête de plus de 50 députés lui permettant de négocier avec la Première ministre pour entrer au gouvernement. Thomas Bronnec retrouve quelques personnages brossés dans « Les initiés » pour ce « documentaire » assez proche du réel possible. « En pays conquis » est une description d’un appareil d’État en roue libre victime d’une crise de légitimité. Il insiste beaucoup – il en connaît bien les rouages – sur le rôle de Bercy.

Le Danemark ne fait pas exception. La perversité humaine y exerce aussi ses effets. Un monde cruel et imbécile. Michael Katz Kreefeld prend pour « grand détective » un ex-inspecteur, alcoolique Thomas Ravnsholdt dit « Ravn » chargé de retrouver une jeune femme disparue. « La peau des anges », de ces corps morts de femmes retrouvés blanches comme de l’albâtre, assassinée et mises en scène pour conjurer on ne sait quel sort. La mafia russe tient le haut de ce pavé qui nous balade entre Danemark et Suède pour une inquiétante société gangrenée par la corruption. Beaux pays que ceux de l’Europe du Nord ! Première volet d’une saga qui prend son envol.

La guerre, déjà !
1423, janvier-février. Le froid fait plus de morts que la guerre. Les loups, au sens strict, entrent dans Paris à la recherche d’une pitance. La pauvreté fait des ravages dans le contexte de la guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons. La suite des chroniques de Edward Holmes et Gower Watson, une manière de se servir des enquêtes de Sherlock Holmes en les situant dans cette guerre de 100 ans. Un polar historique et un pastiche que « La ville de la peur » de Jean d’Aillon, troisième opus de cette série.
Nicolas Béniès.
« Zanzara », Paul Toulize, Fleuve Noir ; « En pays conquis », Thomas Bronnec, Série Noire/Gallimard ; « La peau des anges », Michael Katz Krefeld, traduit par Frédéric Fourreau, Actes Noirs/Actes Sud ; « La ville de la peur », Jean d’Aillon, 10/18.