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James Lee Burke au Texas
Un tueur au Texas ne pouvait s’appeler que « Prêcheur » pour représenter notre monde pétri de contradictions, tourmenté entre barbarie et réparations, le tout couronné, surtout aux Etats-Unis, par une référence continuelle à la Bible, au « Good Book » comme on dit dans ce pays étrange qui, comme le jazz, n’a pas de nom. James Lee Burke, écrivain du Sud dans la lignée de Faulkner, sait dessiner ce type de personnage inoubliable. Il vole la vedette aux « Bons », eux aussi ballottés entre cauchemars des guerres passées et la guerre d’aujourd’hui. Des rencontres étranges entre des survivants de la guerre de Corée et celle d’Afghanistan, traumatisés par ces expériences qui sabotent leur raison de vivre et d’aimer. « Dieux de la pluie » est un roman dur et âpre sur ce monde qui part de tous les côtés. Un grand roman comme souvent avec cet auteur, sans doute le plus important de sa génération.
NB
« Dieux de la pluie », James Lee Burke, traduit par Christophe Mercier, Rivages/Thriller.