K comme Krach financier.
Un krach financier se traduit par un effondrement du cours des titres sur les marchés financiers. Les titres sont l’expression d’une opération financière d’une grande entreprise ou d’un État. Ils sont aussi divers qu’il existe de marchés financiers, réglementés ou non. Ce processus s’est appelé « titrisation ». Ces innovations financières sont liées aux banques qui les mettent sur les marchés en les garantissant. Cet aval est une opération dite « hors bilan » puisqu’elle ne se traduit pas par une rentrée ou une sortie d’argent. En cas de faillite de l’opérateur, la banque se trouve obligée d’inscrire dans ses comptes ces titres à la valeur dépréciée. Elle affiche donc des pertes et se trouve en butte au manque de confiance des autres opérateurs financiers ou des autres banques qui craignent qu’elle ne fasse faillite. Les prêts se tarissent, le système de compensation est gelé. Les banques qui possèdent des liquidités ne prêtent plus à celles qui en ont besoin, au jour le jour. La faillite est au bout. Pour l’éviter, les banques centrales ont toute baissé leur taux d’intérêt – directeur ou d’escompte – pour permettre le refinancement à bas prix des banques. Pour prendre la place du système de compensation défaillant et, ainsi, éviter la faillite à court terme. Sans régler aucune des contradictions mais en les reportant dans le temps.
De ce fait, le krach financier reste une tendance permanente dans le contexte actuel. Le premier, qui avait inauguré la crise systémique, dans la nuit du 9 au 10 août 2007 avait eu comme étincelle les « subprimes », ces crédits immobiliers des ménages américains titrisés. Le deuxième, du début août 2011, est passé un peu inaperçu, et provenait des soubresauts des marchés des matières premières et de la crise profonde de la zone euro, liés à cette monnaie unique sans État.
A chaque fois, les banques centrales – dont la BCE qui a outrepassé ses mandats – sont intervenues. Massivement. La FED, la banque de réserve fédérale américaine, avec son Q.E., quantitative easing soit la baisse de ses taux, proches de zéro, pour éviter aux banques la faillite ou les ouvertures de lignes de crédit de la BCE, à hauteur de 1000 milliards d’euros pendant cette année scolaire à un taux d’intérêt passé récemment de 1 à 0,5% sans que les banques prêtent davantage aux entreprises ou aux ménages. La récession qui sévit dans toute la zone euro incite à la prudence et les encours de crédit baissent. La spéculation reste la seule solution pour faire des bénéfices. Les créneaux se raréfient. Leur vision se limitant au très court terme et aux évolutions micro économiques, les marchés financiers restent bien orientés. Le décalage entre le contexte de récession et l’augmentation même faible des marchés financiers ne pourra se poursuivre.
D’autant qu’une des réponses des banques aux pertes sur les marchas financiers a été de créer des « bad banks », des structures chargées d’accueillir les actifs toxiques ou illiquides – dont la valeur est zéro – pour décharger la banque et lui permettre de restaurer la confiance. Elles n’ont pas encore digéré le premier krach, celui de 2007. L’estimation, publiée dans Les Échos du 18 juin 2013, est de 1000 milliards d’actifs dans les bad banks européennes. La plus importante d’entre elles étant Dexia, 266 milliards à elle seule.
Mesurée cette aune, aucune solution n’apparaît… Ajoutons que si la politique de la FED s’inverse, si elle fait monter les taux, le risque de faillite pourrait s’accélérer… Un nouveau krach peut avoir lieu à tout moment et pourquoi pas en ce mois d’août ?
Nicolas Béniès.