Le présent aux risques du passé.
« Ur Mor a Zaeloù », une mer de larmes, tel est le monde ? Oui si les êtres humains se donnent la possibilité de voguer sur cette mer, de retrouver le passé jamais dépassé mais inclus dans notre présent pour chanter les amours perdues, les joies retrouvées et la vie telle qu’elle ne va pas pour se révolter contre un ordre du monde fait de rejets et d’exclusion. Rappeler la famine de Kiev, les épidémies c’est dire que les plaies du passé peuvent resurgir en apparaissant comme neuves.
Mer de larmes, souvenirs de soldats, de guerres, d’éclatements de mondes et la poésie pour transcender notre quotidien, accéder à d’autres horizons, d’autres paysages, intérieurs comme extérieurs. Les racines, la tradition doivent se confronter à la modernité pour faire surgir des paroles et des musiques nouvelles. Chanter dans votre langue, ensemble pour affirmer nos solidarités et créer des univers différents. S’ouvrir est une nécessité. Denez, ici, offre quelques bouées pour résister à la barbarie. Chaque culture, à condition de se confronter au moderne, a quelque chose à nous apporter. Rêver aux sons de cette musique et de ces paroles pour ne pas oublier deviendra vite une nécessité.
Nicolas Béniès
« « Ur Mor a Zaeloù », Denez, Arsenal Productions, distribution Idol et Coop Breizh Diffusion.