Complément au « Souffle de la révolte », Discographie

Pour des raisons similaires à l’absence de bibliographie dans le livre, la discographie n’y figure pas non plus. On la trouvera ci-après

Discographie

Pour toute cette période, 1917/1939 ; les anthologies, les compilations sont des moyens de connaissance. La naissance du 33 tours a obligé les producteurs à construire des réunions suivant le bon ou le mauvais goût des spécialistes.
Hughes Panassié a été l’un des premiers à proposer de telles constructions. Robert Parker, un ingénieur australien, bénéficiant de nouveaux procédés de reproduction, en fait de même pour le CD sous l’égide de la BBC. Hughes Panassié a omis certains musiciens à cause de la blancheur de leur peau, Parker pour des raisons plus techniques. Quelques enregistrements de ces années résistent au numérique. Les CD conçus par Robert sont thématiques, une ville – New Orleans, Chicago, New York, Kansas City… – ou un-e musicien-ne. Une sorte de panorama du jazz.
Pour les premiers compilateurs, il faut souligner l’absence d’informations, de documents. La mémoire du jazz se perd souvent. Le souvenir la remplace et l’oubli fait son œuvre. Des musiciens, surtout des musiciennes, laissé-e-s pour compte, ont pu être redécouvert-e-s. Les chercheurs et chercheuse doivent en être remercié-e-s. Ceux et celles qui se sont plongé-e-s dans les caves des compagnies pour retrouver tous ces enregistrements. Cette méconnaissance explique les têtes à queues historiques. Notre connaissance du jazz des années 20-30 n’est pas celle des contemporains…
André Francis et Jean Schwarz proposent « La grande histoire du jazz » – j’en ai déjà parlé dans les commentaires des extraits -, « Au temps du Ragtime et du Swing, 1898-1952 , 25 CD. Ils ne sont pas exhaustifs, ce n’est pas possible ou alors c’est démentiel, mais effectuent un choix souvent intelligent. Ils donnent une vision de ces temps.
La collection défunte, « Jazz Tribune » mais qui se trouve encore, en coffret de deux CD, « Ragtime, 1900-1930 », « Fletcher Henderson, 1927/1936 », avec une présentation, à chaque fois, de Daniel Nevers, « Tommy Dorsey, 1937-38 » que je n’ai pas retenu dans mes extraits faute de place, sans ostracisme, avec une présentation de Jean-Pierre Daubresse. Juste pour en citer quelques-uns. Cette collection propose aussi Fats Waller, Benny Goodman, Earl Hines, Duke Ellington, Lionel Hampton… et presque tout ce que le jazz compte d’important. A chaque fois les notes de pochette – un vrai livret – permettent de situer le musicien ou la musicienne.
Frémeaux et associés fait aussi un véritable travail de patrimoine. Chronologiquement : « Early Jazz » couvre les années 1917-1923, par l’intermédiaire d’une ville, les mêmes que Robert Parker bien évidemment ou par style. Le livret est, là encore, un recueil d’informations.

La collection « Jazz Archives » propose, elle aussi, des anthologies sur un CD, consacrée soit un instrument, « la trompette » par exemple », soit à un musicien, par exemple, pour les années 1930, « Willie Bryant » que je n’ai pas retenu non plus dans les extraits proposés.

Riverside, Bill Grauer et Orrin Keepnews producteurs, avait conçu un coffret de trois CD, « History of classic jazz » divisé en 10 chapitres et un essai sur le jazz de ces années de Charles Edward Smith, intéressant mais en anglais. Des oublis bien sur mais une sorte d’image des premiers temps du jazz.

La collection « Masters of Jazz » reste incontournable par le travail de recherches effectué. « Jelly Roll Morton, Sidney Bechet, Louis Armstrong, Duke Ellington, Jimmie Lunceford, Big Bill Broonzy pour le blues, Billie Holiday, Lester Young, Count Basie… Sous la direction de Philippe Baudoin, « Anthology of Jazz Drummming », seulement 4 volumes de publié, permet d’entendre les transformations du jazz via celles de la batterie. Cette anthologie illustre le premier tome d’« Une histoire de la batterie de jazz », opus cité, de Georges Paczynski.
S’il y avait un choix à faire, je conseillerai cette collection.

« Jazz Time », une collection conçue par Daniel Nevers pour connaître le jazz entendu en France, à Paris plus exactement. Elle mêle musiciens français, belges, américains pour s’approprier le patrimoine de cette culture française faite d’apports multiples et souvent contradictoires. (distribué par EMI).

Un sort particulier à la collection, chez Frémeaux et associés, « The Quintessence » dirigée par Alain Gerber. Les notes de Alain Tercinet – qui nous a quittés au mois de juin de cette année 2017 et à qui je dédie ce travail – sont toujours intelligentes et donnes à voir les directions d’un musicien-ne. Pour la période, « Django Reinhardt », « Charlie Christian », « Mary Lou Williams », « Lester Young » volume 1, « Coleman Hawkins », « Bix Beiderbecke », « Michel Warlop »…

Pour suivre l’Original Dixieland Jazz Band dans ses pérégrinations, il existe un Jazz Tribune couvrant les années 1917-1921, une réédition BMG, en 1992, pour le 75e anniversaire qui couvre les mêmes années, le numéro 36 de la collection Jazz Time, « ODJB « In England, 1919-1920 et un Jazz Archives N° 23 (EPM) pour les années 1921-1936.

En 1992, une comédie musicale, « Jelly’s last play » voulait rendre hommage à Ferdinand La Motte. Les compositions de Jelly Roll étaient revues et corrigées par Luther Henderson, les « lyrics » étaient de la plume de Susan Brickenhead et le livret de George C. Wolfe. BMG en avait profité pour rééditer 18 enregistrements originaux sous le titre « Original versions of the music inspiring Jelly’s last jam », compositions remastérisées.
Une intégrale JSP Records en 5 CD, un CD Upbeat recordings, « Oh, Mister Jelly ! » ou tout autre label, peu importe mais il faut entendre Jelly Roll Morton.
Pour Fats Waller, BMG avait publié, en 1989, une quasi intégrale en coffret de trois CD, sous la direction de Orrin Keepnews et Steve Baker. Beaucoup d’autres labels permettent d’entendre Thomas Fats Waller. Il me souvient d’un temps où Fats était aux abonnés absents. Un coffret de 5 LP avait fait sensation…
Pour Duke Ellington, c’est la même chose. Masters of jazz avait commencé une intégrale arrêtée à la mort de Alexandre Rado, responsable, chez RCA, de l’intégrale Ellington publiée en son temps en 33 tours. Les propositions sont multiples, il faut cependant – et pour toutes ces éditions -, considérer la qualité technique et votre souci d’écoute spécifique.

Pour se mettre dans l’ambiance des comédies musicales – je ne vous ai pas repris ni Fred Astaire, ni les autres animateurs -, dans sa collection « Chansons et Cinéma », IMP – un label défunt – proposait un coffret de 3 Cd couvrant 70 films de 1927 – « Le chanteur de jazz » – à 1945, agrémenté d’un livret dans lequel était recensé les fiches techniques des films cités.

En Grande-Bretagne, dans les années 1930, il n’y avait pas que Jack Hylton. Une pléiade d’orchestres et de musicien-ne-s de jazz. Une anthologie EMI/Gold en donne un aperçu : « Hits on the Thirties » qui permet d’entendre le trompettiste Nat Gonella dans la lignée de Armstrong, l’orchestre de Carroll Gibbons, Hutch, Judy Shirley pour n’en citer que quelques-un-e-s
Sous ce même titre, « Hits of the Thirties », le label Past Perfect permet d’entendre « The Great Dance Bands Play… », Jack Hylton, Billy Cotton et beaucoup d’autres.

Vintage Music Productions est un label qui propose « Seldom « Hot Dance » Tunes by « Hot Bands » », sous titré « Original Roaring 20’s recordings », paru en 2012, pour découvrir Barney Trimble, un orchestre de l’Oklahoma, l’orchestre de Jean Goldkette, plus connu et d’autres pour entendre le son de ces années 20.

Pour tous ceux et celles que je donne l’impression d’avoir omis-e-s :
Le label Retrieval/Challenge donne un aperçu des années 1924-1933 in « The Jazz Modernists » dans lequel on peut entendre « Red » Nichols, trompettiste dans la lignée de Bix capable de compositions étranges dont « Delirium », Hoagy Carmichael et ses musiques de comédies musicales, The Original Memphis Five, Red Norvo et sa « Dance of the Octopus », la danse de la pieuvre, qui frôle l’atonalité.

Chez les clarinettistes, « Johnny Dodds, Great original performances 1923-1929 », dans la collection Robert Parker (BBC), par exemple. Jimmy Noone qui fit les beaux soirs de l’Apex Club, à Chicago, en compagnie de Earl Hines se doit d’être écouté.

J’ai laissé de côté aussi, à mon grand dam, Jack Teagarden, Mr T est un tromboniste novateur laissé de côté parce qu’il est Blanc et Texan. Pour une introduction, ASV/Living Era, « I gotta right to sing the blues », Il chante comme personne. Cette compilation va du 8 février 1929, un enregistrement sus le nom de « Eddie Condon’s Hot Shots, avec une partie de batterie de George Stafford avec un titre qui ne se retient pas : « I’m gonna stomp Mr Henri Lee ». Jusqu’au 23 octobre 1934, spus le nom d’Adrian Rollini.

Pour les grands orchestres, Artie Shaw fait partie de ceux qui ont du succès, celui de Gene Krupa, Tommy Dorsey, Jimmy Dorsey…

Je n’ai pas oublié mais il fait partie des musiciens qui ne révèlent rien de ces années 1930, il représente le Zeus de tous les pianistes, Art Tatum.