La révolution française au prisme du polar.
Anne Villemin-Sicherman continue la saga des enquêtes du vétérinaire Duroch sis dans l’Est de la France, du côté de Metz. « 1792, la femme rouge » nous projette dans la ville de Metz assiégée par les armées austro-prussiennes. Plus importantes en nombre que les armées de la révolution, mieux entraînées, mieux armées la victoire semble de leur côté. Par un coup de génie militaire, Kellerman à Valmy inversera la donne bien aidé par une dysenterie qui ravage les troupes ennemies.
Duroch, dans ce contexte, recherche les assassins d’un prêtre défroqué dont les biens sont convoités par des « révolutionnaires » inattaquables dans cette période qui commence, la « Terreur » – le sous titre le dit clairement « Face à la Terreur, la justice est en danger ». Pour cette fois l’enquête en elle-même est moins intéressante que la description de la bataille, du moral des troupes, du souffle révolutionnaire qui sait abattre des montagnes. Ou du portrait de femme qui donne son titre au roman, féministe avant l’heure et citant Olympe de Gouges et sa « déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », une femme libre capable de vengeance qui devrait se retrouver dans les aventures suivantes du vétérinaire désormais aidé par son fils Julien.
Une manière de raconter la révolution à hauteur d’hommes et de femmes. Le plaisir est au rendez-vous.
Nicolas Béniès
« 1792, la femme rouge », Anne Villermin-Sicherman, 10/18