Classique, Klezmer, musiques d’un monde qui se cherche

Les musiques se mêlent, s’entremêlent, se répondent parfois tout en voulant se différencier. Un concert perdu et retrouvé de Claudio Arrau, des musiques venues d’Europe de l’est transformées par le jazz et le transformant et une sorte de melting pot actuel pour aussi danser.

Classique
Une curieuse collection qui édite des concerts inédits, « The lost recordings » mêlant joyeusement musique classique et jazz. Elle propose un concert, inédit bien sur – mais qui ne l’est plus – de Claudio Arrau, au piano pour un récital Beethoven donné à Berlin en mars 1959. Spécialiste de l’œuvre du compositeur, il fait alterner le côté sombre de cette musique et l’enthousiasme de la vie. Un grand moment à partager. La qualité technique, en mono, est étrangement bonne. Le livret de Stéphane Ollivier dit l’essentiel de ce qu’il faut connaître du pianiste né en 1903 au Chili.
N.B.
« The unreleased Beethoven recital 1959 », Claudio Arrau, The Lost Recordings


Musique américaine

La musique dite Klezmer est un résultat de l’acculturation des Juifs d’Europe de l’Est arrivés aux États-Unis fuyant les pogroms. Le yiddish, leur langue dérivé de l’allemand du 14e siècle contient aussi une musique spécifique qui fait pleurer la clarinette. Musique qui sera un des affluents du jazz et le jazz viendra transformer cette tradition en klezmer, une manière de conserver ses racines en les perdant. Ce coffret de deux CD permet de la découvrir.
« Klezmer American Recordings, 1909-1952 », livret de Bruno Blum, Frémeaux et associés

Danser autour du monde.
Le groupe Komasi, Simon Chenet et Mauricio Santana guitare et chant, Koto Brawa, batterie et chant, propose une musique pleine d’entrain issue en grande partie de l’Amérique latine avec un titre qui fleure bon le Mexique des origines, « Mezclatotäl », jeux sur les mots, sur les sonorités pour affirmer la nécessité de la rencontre de toutes les cultures, de toutes les histoires des opprimé.e.s qui se libèrent dans la danse, dans l’ironie, l’humour. Jeux aussi entre les musiques pour créer d’autres espaces sans se refuser à d’autres influences. Une manière de faire un pied de nez à tous les imbéciles voulant se réfugier dans le passé. Idéal pour fêter notre corps et notre esprit.
« Mezclatotäl », Komasi, Yapa/In0uïe distribution