« Les Quarante-cinq » (Folio)
Alexandre Dumas a conçu un de ces romans qui en disent plus sur l’atmosphère du règne d’Henri III que bien des livres d’histoire. Le bouffon sert de narrateur dont l’empathie avec le jeune roi est visible. Il le charrie mais l’aime bien son roi. Une sorte de double. Alexandre Dumas signe là un de ses grands romans qui boucle la trilogie débutée avec « La reine Margot ». Les 45, les mignons du roi, apparaissent comme des soudards dépourvus du moindre sens politique. Les intrigues succèdent aux intrigues. Les enfants d’Henri II sont morts les uns après les autres pour ouvrir la porte au règne d’Henri IV. Un roman foisonnant, touffus qui permet d’appréhender l’univers de ce règne comme la force de l’écriture de ce romancier hors pair.
La préface de Marie Palewska vaut à elle seule la lecture pour les informations qu’elle donne à la fois sur Henri III et Alexandre Duams. Elle incite à la relecture de ce chef d’œuvre.
« Les Quarante-cinq, Alexandre Dumas
« Lady Roxana » (10/18)
Un roman picaresque bien dans l’air de ce temps (1724) qui sent la poudre, la révolution. Daniel Defoe, connu pour son Robinson, transforme le héros en héroïne pour faire le portrait d’une femme libre dans un temps où les femmes commencent à s’émanciper. Lady Roxana se sert de tous les attributs de son sexe pour se faire une place dans la société patriarcale de ce 18e siècle qui respire déjà le capitalisme. Le premier âge du capitalisme sert de toile de fond aux aventures de « L’heureuse maîtresse », sous titre de ce roman. Un voyage dans le temps et dans l’espace pour nous inciter à découvrir les royaumes souvent ignorés du matrinoine. Daniel Defoe possède cette curieuse écriture des auteurs de ce siècle qui ont tendance à s’adresser directement au lecteur. Une (re)découverte nécessaire.
« Lady Roxana », Daniel Defoe
« Pierre ou les ambiguïtés » (L’imaginaire/Gallimard)
Si je vous dis Herman Melville, la réponse sera « Moby Dick » et on oubliera les autres œuvres de Melville. Un de ces écrivains grandioses qui savent rendre compte à la fois des réactions d’une société hypocrite, qui tait ses secrets de faille par peur du qu’un dira-t-on et les révoltes face à ces faux semblants. Pierre va épouser Lucy lorsqu’il apprend qu’il a une demi-sœur que sa mère ne veut pas reconnaître. il s’enfuit avec elle rejoint ensuite par Lucy. un ménage à trois qui fait scandale. Pierre pousse la révolte, un peu à la manière d’un Lacernaire, jusqu’aux meurtres. En 1852, ce roman de révoltés devenus assassins a conservé son parfum de scandale et de dénonciation d’une société qui, déjà, ne savait plus vivre.
Il faut aussi lire ce roman pour l’engagement de Pierre Leyris, premier traducteur, pour le faire connaître au public français.
« Pierre ou les ambiguïtés », Herman Melville, traduit par Pierre Leyris, traduction revue
« Le passage du canyon » (Babel)
Qui sont ces pionniers arrivés dans l’Oregon en 1850 ? Ernest Haycox, connu comme scénariste de westerns, décrit cette vie difficile. Il met en lumière la place fondamentale des femmes qui ne craignent pas l’aventure et ne rechignent pas à la tâche. Portraits superbes, empathiques qui rendent justice à ces pionnières. Jacques Tourneur en fera un film en 1946, un an après la publication du roman. Dans la postface de Tavernier il est question du film et de l’auteur. Un docu fiction avant la lettre. Un grand roman et un grand film, c’est rare.
« Le passage du canyon », Ernest Haycox traduit par jean Esch
« Fables » (Folio)
Esope sert souvent de référence pour l’écriture de fables. Que sait-on de sa vie ? Dans cette édition d’Antoine Biscéré, il répond à la question dans la préface. La mise en contexte donne des indications sur le sens de ces histoires. La différence avec celles de La Fontaine saute aux yeux. Pour renouer avec un auteur trop souvent cité et oublié.
« Fables », Esope traduction nouvelle de Julien Bardot
« Œuvres complètes » (Folio)
Qui était François Villon ? Pourquoi sa notoriété posthume ? Jacqueline Cerquiglini-Toulet, traductrice du vieux français, donne quelques indications dans la préface de cette édition bilingue. Redécouvrir Villon est un plaisir rare. Lire du vieux français montre l’évolution de la langue.
Œuvres complètes, François Villon, édition de J. Cerquilgni-Toulet