Une histoire comme il faut les aimer
Fred Leclerc décide, alors qu’il est au chômage, de suivre les traces de Samuel Paty : devenir prof pour apporter la connaissance aux enfants. Il décide de postuler au poste de prof d’arts plastiques dans les écoles primaires parisiennes – un poste qui n’existe nul part ailleurs. Sans aucune formation, il est jeté devant des élèves qui ne savent pas se discipliner. Les bulles donnent à voir le désarroi, les nuits sans sommeil, la dépression… dus à la décomposition du rêve mais aussi des réactions sympathiques de ces jeunes élèves qui ne comprennent pas pourquoi le prof démissionne.
Une vraie BD pour une immersion dans ce monde curieux de l’éducation nationale, de ces écoles primaires surdimensionnées, de ces classes aux élèves trop nombreux pour tenter des expériences pédagogiques ou simplement prendre le temps d’intéresser ces enfants aux mystères de l’art en les laissant baigner dans leur propre imagination, création.
Une BD qu’il faudrait faire lire à tous ces imbéciles qui sont capables d’affirmer que les profs ne travaillent pas assez – 24 heures a oser dire Sarkozy suivant les traces de Trump dans le chemin de « la vérité alternative – pour qu’ils se rendent compte de ce que signifie enseigner, ce serait d’utilité publique.
« Journal d’un prof à la gomme », titre de la BD, est un vrai journal d’un dessinateur qui passe du monde luxueux et feutré de la pub à… l’éducation nationale, parent pauvre d’une société qui semble tourner le dos à toute possibilité d’éducation.
Un livre à offrir. C’est le moment
Nicolas Béniès
« Journal d’un prof à la gomme », Fred Leclerc, La Boite à bulles