Bonjour,
La semaine qui commence celle du 24 au 30 novembre, est marquée par deux rendez-vous. Cette concomitance des temps n’est pas voulue. Elle provient de deux organisations différentes des deux lieux dans lesquels l’Université Populaire étend son territoire. Le Panta théâtre et le Café Mancel.
Le premier cours d’économie aura lieu ce mardi 25 novembre de 17h30 à 19h30 au Panta Théâtre comme d’habitude. Il faudra planter le décor. Profiter du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, pour reprendre l’architecture du monde de cette entrée dans le 21e siècle.
La guerre froide se terminait là. Pas brutalement bien sur. La décomposition du régime des pays dits de l’Est – pour éviter le débat sur une caractérisation plus précise, en acceptant l’idée qu’ils n’étaient pas capitalistes – est antérieure. L’événement ne fut pas pour autant prévu à la fois dans son ampleur et dans ses conséquences presque immédiates. Se souvient-on que cette caste au pouvoir en URSS surtout s’est convertie, à une vitesse égale à celle de la lumière, non seulement au capitalisme – les germes étaient déjà bien semées – mais au libéralisme le plus fou, le plus absurde. La suite, une montée des cliques, des mafias pour voler le plus de richesses possible. Devant cette déstructuration économique et sociale, les populations regardaient en arrière – c’était mieux avant, une antienne que l’on retrouve dans tous les pays du monde – et appelaient de leurs vœux un roi appelé araignée, comme disait Prévert. Et ce fut Poutine…
Les polars russes qu’il faut lire avaient magnifiquement décrit ce contexte noir.
Un monde s’écroulait. La géopolitique naissait dans les limbes de la coexistence pacifique. La politique perdait du terrain au profit d’une « science économique » – traduction, l’idéologie libérale – posée comme une technique incapable de se tromper parce que totalement mathématifiée, en l’occurrence totalement mystifiée. La raisonnement économique disparaissait pour laisser la place à une mystique, à une croyance, à des dogmes.
Le monde ne savait plus que raisonner en « concurrence », « compétitivité » pour gagner des parts de marché sur les concurrents.
Tout était bon pour devenir riche. la corruption s’installait en maîtresse.
La Chine à son tour, pourtant sous la domination du PCC – PARTI COMMUNISTE CHINOIS -, entrait dans le capitalisme le plus sauvage tout en discutant avec le libéralisme. La politique d’ouverture de la Chine devrait devenir un cas d’école.
Ce monde là allait connaître une phase de victoire totale, mondiale de l’idéologie libérale. Rien n’y a résisté. Les Facultés d’économie s’étaient déjà converties. Les institutions internationales aussi. La naissance de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC, WTO en américain) le 1er janvier 1995 – création issue des accords du GATT dits « Uruguay Round » signés en 1994 à Marrakech – allait marquer cette victoire. Le marché libre et non faussé devenait le dogme essentiel pour justifier toutes les ouvertures. La libre concurrence devait assurer le développement de tous les pays et le bonheur de tous.
L’image de la structuration de la société en classes, en castes, en groupes sociaux disparaissait pour laisse la place à construction irréaliste de sociétés composés d’individus.
L’idéologie de « l’égalité des chances » remplaçait l’analyse d’une société profondément inégalitaire. Un pauvre et un riche auraient les mêmes chances au départ. Au départ de quoi ?
La deuxième phase commence dans la nuit – pour nous – du 9 au 10 août 2007 – les cours d’économie commençaient cette année là ! -, les marchés financiers s’effondrent dans tous les pays capitalistes et d’abord à New York. les subprimes ont été le facteur déclencheur. Mais ce sont surtout les constructions étranges comme les CDO ou les véhicules d’investissement structuré – des poètes ces financiers – qui ont semé cette panique.
Depuis le monde a changé une fois encore. Le 21e siècle se devait de détruire le 20e siècle pour relancer, sur de nouvelles bases, l’accumulation capitaliste. La destruction ne passe pas forcément par la guerre même si la guerre apparaît comme la seule manière faire de la politique dans une grande partie des pays du monde.
Comme le dit Jorion, un brin optimiste peut-être, La révolution interne au capitalisme dont être tellement profonde que sortir du capitalisme devient possible.
La renaissance des théories sur le « commun » – voir Laval et Dardot, « Commun. Essai sur la révolution au 21e siècle », La Découverte) – indique que des alternatives au capitalisme sont à l’étude.
Les déclarations se succèdent pour affirmer – quelques fois sans beaucoup de démonstrations – que le socialisme est la seule solution pour sortir de la crise, sans pour autant définir les bases sur lesquelles ce nouveau mode de production pourrait fonctionner.
Ces auteur(e)s divers – à commencer par Immanuel Wallerstein – ne s’interroge pas sur ces concepts blessés qui obligent le mouvement ouvrier, s’il veut renaître de =ses cendres, à se redéfinir pour (re)naître.
Ils prennent pourtant en compte une réalité que les gouvernements et les organisations internationale se refusent encore à considérer, la faillite de l’idéologie libérale. Il est apparu, après notamment la faillite de Lehmann Brothers, le 15 septembre 2008, que les marchés ne s’autorègulaient pas. Il est depuis impossible de nier cette faillite. Qui se manifeste par la fin des envolées – lyriques ? – à la fin de chaque communiqué de l’UE en particulier sur la liberté des marchés qui devait assurer l’équilibre général, l’allocation optimum des ressources.
Aucune idéologie de remplacement n’apparaît. Contrairement aux années 30 où le keynésianisme avait abreuve la social démocratie et le gouvernement de Roosevelt aux États-Unis.
Les années 30 devraient plus étudiées qu’elles ne le sont…
Ces quelques lignes pour alimenter la réflexion.
Je vous donne donc pour la première cette année
MARDI 25 NOVEMBRE 2014 à 17h30 AU PANTA THÉÂTRE
Nicolas BENIES
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