Jazz

Un trio étrange.

Réunir un organiste, Damien Argentieri, qui se réfère tout autant à Jimmy Smith qu’à Larry Young, deux des organistes qui ont marqué l’instrument, l’orgue Hammond en l’occurrence, un instrument né à Philadelphie, un batteur/percussionniste, David Pouradier Duteil, capable de donner la réplique à cet instrument envahissant qu’est l’orgue tout en respectant la place et le rôle de la chanteuse, Sandrine Conry tient un peu du miracle ou de l’amitié. Appeler ce trio, Adrian Clarck tient de l’énigme. D’autant que la pochette n’indique pas grand chose surtout pas le nom des compositeurs d’autant que les titres des morceaux sont réduits à leur plus simple expression. La politique d’austérité aurait-elle des effets sur la conception des pochettes de CD ?
La pochette est un facteur non négligeable de signature d’un groupe, l’oublier c’est faire fi des préoccupations de l’auditeur. Le disque est un ensemble. Il ne faut pas non plus sous-estimer les notes de pochette, élément essentiel de connaissance sinon de reconnaissance de la musique proposée.
Titré « Time goes by » pour dire que le temps passé reste dans les souvenirs pour susciter l’imagination et partir vers d’autres rêves. Pas toujours réussie, faute de répétitions sans doute, la musique du trio mêle allègrement tous les ingrédients des musiques de jazz et assimilées comme celle des Caraïbes pour construire une sorte de chaudron où transpirent des morceaux de free jazz, de hard bop, des différentes périodes des albums Blue Note pour faire penser à une sorte de faux mainstream. L’innovation perce alliée à la volonté de ne pas répéter un passé trop prégnant.
Une construction étrange qui fonctionne. Le trio réussit à errer entre standards du jazz, John Lennon et compositions originales quelque fois avec des paroles françaises comme « Parce que ».
Nicolas Béniès.
« Time goes by », Adrian Clarck, contact acpmusic78@gmail.com