Université populaire Économie mardi 3 mars 2015

Bonjour,

Les séminaires d’économie se suivent à la vitesse grand V. Pas le temps de digérer le cours précédent qu’un nouveau cours se profile.
Mardi prochain donc, une semaine après, nous nous retrouverons.

ÉDITO
La Grèce reste présente dans l’actualité comme les réactions des gouvernements européens, de l’Union Européenne, de la BCE et du FMI. Ce dernier se fait un peu oublié tellement les autres acteurs de cette tragi-comédie se font présents.
La pression sur le gouvernement grec est forte. Les gouvernements de droite espagnol et portugais voudraient tuer dans l’œuf cette politique hétérodoxe qui détruit leur possibilité de réélection. Pour le gouvernement allemand, particulièrement le ministre des finances, Schauble, c’est toute sa fausse compétence qui se trouve visée.
Les politiques d’austérité, libérales ont fait la preuve de leur nocivité mais se trouve justifiées par cette affirmation repris comme une antienne « c’est la seule politique possible » qui donnera, comme dit Valls, des résultats dans l’avenir… Cette pure croyance des fanatiques du libéralisme pourrait être combattue par la réussite d’une politique hétérodoxe en Grèce permettant de faire la démonstration concrète que, non seulement d’autres politiques sont possibles mais qu’elles ont des effets positifs.

Là se trouve la racine de l’acharnement contre toute ouverture, tout compromis avec la Grèce. C’est un déni profond de démocratie. C’est ouvrir la voie aux solutions dictatoriales. Derrière les refus successifs de l’UE, c’est le faible édifice démocratique qui se trouve menacé.
Il est donc nécessaire dés aujourd’hui de couper les ponts entre le gouvernement grec de Tsipras et ses soutiens possibles. Ainsi s’explique la volonté à la fois du gouvernement allemand, de la commission européenne de présenter l’accord récent entre l’UE et la Grèce comme une gigantesque reculade du gouvernement grec. A lire le texte et les engagements flous du gouvernement grec est faux. Il essaie de gagner de l’espace pour gagner du temps espérant en des victoires dans d’autres pays dont l’Espagne.
Il est dommage que des média français, comme Le Monde, aient relayé cette propagande. Au lieu de commenter l’accord…
On voit bien que les questions posées sont politiques et vont au-delà de la politique économique. Ce qui est en jeu c’est la possibilité pour un gouvernement d’appliquer la politique pour laquelle il a été élu… C’est la démocratie qui est en jeu. Les gouvernements de l’UE semblent incapables de comprendre cet enjeu fondamental pour la construction de l’Europe elle-même. Ces gouvernements sont en train de creuser la tombe de l’Europe…

Sommaire de ce mardi
A part la Grèce, un développement anarchique de la finance via des start-up. Une ressemblance avec la crise de mars 2000 ?
Il nous faudra une fois encore rappeler que le monde capitaliste – soit le monde entier – vit une profonde crise systémique que tous les dirigeants du monde, les institutions internationales oublient. Ils et elles ne font pas semblant. la crise, surtout celle-là, ne fait pas partie de leur raisonnement. Le libéralisme, plus exactement les théories dites néo-classiques n’incluent pas la rupture dans leurs données, dans leurs développements. Elles s’appuient sur un postulat appelé « la loi de Say » qui dit « les produits s’échangent toujours contre des produits ». Traduction la liberté des marchés est essentielle pour assurer l’allocation optimum des ressources; l’État ne doit pas intervenir sinon comme un gendarme pour faire respecter les règles de la libre concurrence, la monnaie n’est qu’un voile aux échanges en conséquence il faut lutter contre le crédit, la création monétaire et, couronnement, les crises de surproduction sont impossibles.
Plus fondamentalement, toutes ces théories plus ou moins sophistiquées et « mathématifiées », nient toute révolution interne ou externe au capitalisme. Elles ne posent pas seulement le mode de production comme éternel, elles posent aussi que la forme actuelle du capitalisme est éternelle. Toute l’histoire du capitalisme démontre le contraire.

Un conseil de lecture
Pour une critique interne à ces théories d’un économiste, voir Steve Keen « L’imposture économique » aux éditions de l’Atelier. Un livre qui devrait être proposé comme livre de cours dans toutes les facultés d’économie. C’est le retour du raisonnement économique face à toutes les hypothèses non démontrées sur lesquelles repose la théorie née-classique